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Alain de La Morandais

1 juin 2006

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22 mai 2006

jeudi de l'ascension

Chapelle de l’Agneau Vainqueur                                              jeudi de l’Ascension

 

I Jean IV, 11-16

 

Il leur paraissait. Pendant trois ans.

Il leur apparaissait. Pendant quarante jours.

Il disparaît. Jusqu’à son retour à la fin des temps.

Paraître .Apparaître. Disparaître : mystérieux itinéraire de cet Homme, hors du commun.

Il leur paraissait comme eux, comme un homme, avec son corps d’homme qui avait faim , qui avait soif et sommeil, et trop chaud et trop froid. Un corps qui savait le goût de la sueur et des larmes, l’oppression du cœur qui se met à battre trop vite sous le coup de l’émotion, de la compassion . Un corps à la sensibilité vive, parfois secoué par les tensions de la chair humaine, sur le qui-vive, la distance ou l’ abandon. Oui, même la tendresse. Ainsi de ce geste unique d’abandon du disciple « bien aimé » - symbole de ce à quoi chacune et chacun d’entre nous est appelé - , qu’il accueille parce qu’il est le signe d’une unité , d’une harmonie même de cet Homme avec sa propre sensibilité, son affectivité et celle de ce disciple, mais, en même temps, l’acceptant, le signifiant devant les onze autres, Il invite à l’élargissement, à cet universalité de l’amour divin qui ne saurait s’arrêter seulement sur une seule personne.

Rien de trouble, rien de possessif en Lui, puisque son Corps n’est pas blessé par le péché, celui des origines, qui a faussé en nous l’image que nous aurions pu devenir du Créateur. Lui, Fils d’Homme et Fils de Dieu, engendré et non pas créé, est totalement l’image du Père. Mystérieuse et unique singularité de cet Homme si semblable à nous mais dont la dissemblance affleure sans cesse. Avant sa mort et à sa Résurrection, déjà  l’épisode qui annonçait une dissemblance plus radicale encore, était celui de la Transfiguration.

Après sa mort et sa Résurrection,  le Christ ne parait plus devant les siens : Il apparaît et chaque fois, la dissemblance s’accentue. Un des traits communs à toutes les apparitions du Christ ressuscité – à Marie Madeleine, aux  pèlerins  d’Emmaüs, aux disciples au bord du lac de Tibériade, au rendez-vous en Galilée avec les onze dont certains doutent – est que d’abord Il n’est pas reconnu des siens. Il a un corps, un vrai corps, que les saintes femmes et Thomas vont même toucher pour vérifier physiquement, un corps qui boit et qui mange et qui ne parait plus soumis aux mêmes lois physiques du temps et de l’espace. Un corps rendu à une liberté dont il nous arrive peut-être de rêver mais dont nous ignorons tout.

Ce corps du Christ des quarante jours d’après la Résurrection jusqu’à l’Ascension, est un corps « intermédiaire », à la fois charnel et spirituel, corps de résurrection et corps de gloire qui préfigure la créature nouvelle que nous serons. L’ Ascension est, dans ce sens,  une annonce prophétique de la condition humaine future, au-delà du terrestre.

Fortifiés par cette espérance, allons-nous, pour autant, les yeux perdus dans les cieux, mépriser notre corps d’aujourd’hui ? Dans l’espoir de flipper dans la béatitude finale ?

Notre corps d’aujourd’hui, quelle que soit l’estime ou le dégoût que nous en avons, a été ensemencé de divin par l’Incarnation du Christ, purifié par le Baptême et sacralisé par la présence de l’Esprit en nous. Promis à la re-création, à être rendu enfin à la liberté absolue vers laquelle il tend et gémît, il est déjà beau aujourd’hui, au regard de Dieu.

Même par un corps blessé par l’âge, par les épreuves et la maladie, par les trahisons du cœur, par ce corps peut passer au travers d’un regard ou d’un sourire, un peu, beaucoup d’amour – de cet amour-là qui peut rendre au respect de soi-même.

La vision, même furtive, d’un visage baigné par les larmes joyeuses de la grâce peut vous révéler une beauté qui rend nos appréciations esthétiques dérisoires et nous fait physiquement croire à la promesse d’une beauté souveraine et libre dans l’éternité. Signe de Dieu qui  passe aujourd’hui par un corps.

Enfin, allant jusqu’au bout de la dissemblance, ce corps du Christ, après un dernier repas, se distingue d’eux, se détache et disparaît. Il était temps car voici que l’ancien malentendu revenait : « Est-ce maintenant que tu vas réaliser la Royauté en Israël ? »

Ce qu’avec son corps, son regard, sa parole, Il n’a pu leur faire comprendre, eh bien !  l’Esprit Saint, invisible, le leur fera découvrir. Avec succès. Décidément, il était bon pour eux qu’Il s’en aille !

 

                                                                                                                                            Père de La Morandais

 

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

75012 Paris

 

20 mai 2006

homélie du 21 mai 2006

Chapelle de l’Agneau Vainqueur                                                                                              dimanche 21 mai 2006-05-20

 

Amitié du Fils et amour fraternel chrétien                                                   Jean XV, 9-17

 

Le Père est à l’origine de tout et c’est à son assistance que le travail des apôtres devra ses résultats. L’ensemble est présenté comme un échange d’amour qui du Père, par le Fils, descend vers les disciples. Le Père a témoigné son amour au Fils en Lui donnant pour mission d’être sa révélation subsistante. L’amour du Père, dont il est ici question, n’a donc pas directement trait à la communion d’être du Père et du Fils comme telle mais bien à la mission du Fils dans le monde. A ce stade de la révélation, les rapports des trois personnes sont considérés avant tout dans leur relation au salut des croyants. Le Père aime le Fils et s’exprime en Lui, en vue de la révélation de Lui-même au monde. En présentant le Fils comme l’image du Père, saint Jean n’a pas pour but d’ouvrir la voie à des spéculations sur le mystère de la Sainte Trinité mais songe uniquement à préciser le rôle du Fils dans le monde. La plénitude d’être du Père, qui est comme occultée dans le Fils, ne peut être connue que par l’envoi du Fils dans le monde.

La mission que le Père a remise au Fils est transférée par celui-ci à ses disciples : c’est à ceux de prolonger la révélation du Père dans le Fils. Ils ne peuvent donc pas garder par devers eux seulement la richesse de la révélation – la révélation ne s’accomplit par ésotérisme ! – mais se doivent la  communiquer largement aux autres. Ce n’est pas celui qui possède beaucoup qui est riche, mais celui qui donne en abondance : la véritable richesse a pour effet la générosité du cœur. Ainsi la largesse du Père au Fils s’épand partout, grâce aux disciples, en flots pressés.

La dignité dont ils ont été revêtus par l’amour du Fils comporte pour eux l’obligation d’accomplir leur mission avec fidélité, comme le Fils Lui-m^me a accompli avec fidélité celle que le Père lui a confiée, jusqu’à la mort. Si le Père a tout remis dans les mains de son Fils, , Celui-ci a fait connaître au monde ce qu’Il avait appris du Père ou ce qu’Il avait vu auprès du Père. De m^me pour les disciples cette exigence de rendre témoignage à la révélation qu’ils ont reçue.

La mort du Fils est la marque suprême de sa fidélité à la mission que le Père lui a remise. Elle est aussi la preuve la plus manifeste de son amour pour les siens. Sa fidélité au Père et son amour pour les siens se croisent dans la mort sur la croix. Aussi lorsqu ’Il  leur demande de demeurer en son amour, Il veut faire entendre que l’amour ne doit pas rester sans réponse, mais doit les inciter à rendre un témoignage sincère à cet amour qu’Il leur a porté, en pratiquant à leur tour l’ amour fraternel. Demeurer en son amour, c’est rester profondément attaché à son amour pour nous, plutôt que Lui rester fidèle « en observant les commandements. » L’amour suppose la fidélité à la Loi mais la dépasse infiniment.

Tout cela, Il le leur dit afin que sa Joie soit en eux. Ce fut en effet sa Joie de pouvoir communiquer la révélation du Père et la réalité du salut : à présent cette Joie passe en eux, pare qu’ils en connaissent désormais tout le sens et peuvent la transmettre par l’amour fraternel. Quoique leur tâche soit de nature à attirer sur eux la haine du monde, elle ne pourra être trop pesante sur leurs épaules, et leur sera un motif de Joie et d’enthousiasme.

Ils sont des amis, en dépit du titre de « serviteurs » qu’Il leur donnait le plus souvent, et ils demeureront ses amis, s’ils sont fidèles à la mission confiée. Cette mission n’est pas un ordre donné par un supérieur lointain et inconnu, mais une tâche commune qui suppose une entente heureuse entre le chef et ses collaborateurs . Le serviteur exécute les ordres de son maître, bien qu’il n’en comprenne pas nécessairement le sens et la raison, mais les disciples sont des amis, parce qu’ils connaissent les secrets du Maître, qui sont ceux du Père. Ils ne sont pas de simples chargés de mission, qui se contentent de transmettre les instructions et de rédiger des procès-verbaux. Ils sont admis dans l’intimité du Fils, qui leur a fait connaître tout ce qu’Il a appris du Père. Dès ce moment, en principe, ils reçoivent la pleine communication de sa révélation, du moins en son principe, car l’effusion de l’Esprit relève de la révélation de la gloire, qu’elle permet de connaître.

Si seule le Fils pouvait révéler le Père, en tant que Fils unique en communion parfaite avec le Père, seuls les disciples deviennent les témoins véridiques de sa révélation, car seuls eux, et eux seuls, ont été admis par le Fils dans son amitié et à la communication de son secret : la connaissance et l’amour du Père !

 

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

75012 Paris

 

17 mai 2006

télé

Jeudi 18 mai sur France 4 (tnt) le Père de La Morandais est invité à « Culture pub » avec Malek Chebel sur le thème de lérotisme et le christianisme et lIslam.

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

75012 Paris

12 mai 2006

Chapelle de l’Agneau Vainqueur dimanche 14 mai

Chapelle de l’Agneau Vainqueur                                                                 dimanche 14 mai 2006-05-12

La vigne                                                                                                               Jean XV ,1-8

Peu de cultures autant que la vigne dépendant à la fois du travail attentif et ingénieux de l’homme, et du rythme des saisons.

La Palestine, terre de vignobles, enseigne à Israël à goûter les fruits de la terre, à mettre tout son cœur à une tâche prometteuse, mais aussi à tout attendre de la générosité divine .D’autre part, la vigne, si précieuse, a quelque chose de mystérieux : elle ne vaut que par son fruit ; son bois est sans valeur et ses sarments stériles ne sont bons qu’à faire du feu … Mais son fruit « réjouit le cœur de l’homme ». La vigne donc, cache un mystère plus  profond :  si elle peut apporter la oie au cœur de l’homme, il est une VIGNE dont le fruit est la Joie de Dieu.

La vigne, joie de l’homme. Noé, le juste, plante sa vigne sur une terre que Dieu a promis de ne plus maudire : la présence de vignobles sur nos terres est le signe que la bénédiction de Dieu n’a pas été totalement détruite par le péché de l’homme. Dieu promet et donne à son peuple une terre riche en vignes. Mais ceux qui oppriment le pauvre ou sont infidèles à Dieu, ne boiront pas le vin de leurs vignes : elles feront place aux ronces ! Le signe de la justice en Israël, c’est le roi bon sous le règne duquel chacun vit en paix, sous sa vigne et son figuier. La vigne sera féconde : image de l’épouse du juste ! La vigne qui bourgeonne symbolise l’espoir des époux qui, dans le Cantique des cantiques, chantent le mystère de l’amour : « Introduisez-moi dans la maison du vin ! »

Dieu est époux et vigneron. Le Dieu d’Israël a sa vigne et c’est son peuple. Pour le prophète Osée, Israël est un plant fécond qui rend grâces de sa fécondité. Pour Isaïe, Dieu aime sa vigne : Il a tout fait pour elle : « Que je chante à mon ami le chant de son amour pour sa vigne. Eh bien, la vigne de Yahwe Dieu c’est la maison d’Israël et les gens de Juda en sont le plant choisi. » … mais au lieu du fruit de justice attendu, elle lui a donné l’aigre vendange du sang versé : « Il en attendait l’innocence et c’est du sang ; il en attendait le droit, et c’est le cri d’effroi ! »

Pour Jérémie, Israël est un plant choisi, devenu dégénéré et stérile : il sera arraché ! Les vignerons fidèles ne seront pas ceux qui aveint d’abord été choisis … Pour récolter sa vendange, Dieu accueillera tous les ouvriers : travaillant depuis le bon matin ou embauchés à la dernière heure, tous recevront la même récompense car l’appel au travail et l’offre du salaire sont des dons gratuits : « tout est grâce ».

Ce symbolisme va se transférer sur la personne de celui qui incarne et récapitule le vrai peuple de Dieu : le Messie est comme un vigne, annonçait le prophète Baruch, et Jésus reprendra donc ce titre messianique – comme dans ce chapitre de Jean - , en proclamant qu’Il est le vrai Cep et que les hommes ne peuvent pas prétendre être la vigne de Dieu, s’ils ne demeurent pas en Lui. Il est la vigne et nous les sarments, comme Il est le Corps, et nous les membres. La vigne véritable c’est Lui, mais aussi son Eglise, dont les membres sont en communion avec Lui. Sans cette communion, nous ne pouvons rien faire : seul Jésus, vrai Cep, peut porter du fruit, un fruit qui glorifie le vigneron, son Père. Sans la communion avec Lui, nous sommes des sarments détachés du cep, donc privés de sève, non irrigués, stériles, bons pour le feu.

A cette communion tous les hommes sont appelés par l’amour du Père et du Fils ; appel gratuit, car c’est le Fils qui a choisi ceux qui deviennent ses sarments, ses disciples ; ce n’est pas eux qui le choisissent. Par cette communion, l’homme devient sarment greffé du vrai cep. Vivifié par l’amour qui unit le Fils à son Père – l’Esprit ! - , il porte du fruit, ce qui rend gloire au Père. Il communie ainsi à la Joie du Fils qui est de rendre gloire à son Père par le souffle de l’Esprit.

Tel est le mystère de la vraie vigne : du Christ et de l’Eglise, il exprime l’union féconde et la Joie qui demeure, parfaite et éternelle.

                                                                                                                                      Père de La Morandais

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

75012 Paris

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8 mai 2006

Chapelle de l’Agneau

Chapelle de l’Agneau Vainqueur                                                       dimanche 7 mai 2006

 

Fidélité à l’ouverture                                                                         Jean X, 11-18

 

L’image du Bon Pasteur est celle notamment de la fidélité – « Je connais mes brebis … personne ne les arrachera de ma main » - et de l’ouverture : le Pasteur, quand c’est nécessaire, laisse le troupeau dans l’enclos et part, tout le temps qu’il faut, à la recherche de la brebis perdue.

Pour certains, aujourd’hui dans l’Eglise, l’ouverture au monde voulue par le Concile Vatican III, leur parait remise en cause par ce qu’ils jugent un repli frileux de l’Eglise sur sa propre identité. Ici ou là, certains signes les inquiètent : compromis et concessions aux traditionalistes, nominations d’évêques  parfois arbitraires, rappels à l’ordre aux théologiens et aux chercheurs. Alors que nous vivons – du moins en Occident ! – dans des sociétés démocratiques qui exigent de plus en plus le débat public et le dialogue, il était reproché  à Rome, sous Jean-Paul II , de se crisper sous un autoritarisme anachronique.

Ces tensions ne sont pas nouvelles dans l’Histoire de l’Eglise : dans sa longue tradition, - depuis les affrontements de Pierre et de Paul, notamment au sujet de la circoncision ! – l’Eglise a toujours connu le débat et la tension des contradictions internes. Quelques uns parmi les meilleurs théologiens du Concile avaient été auparavant condamnés au silence : c’est dans l’épreuve de l’obéissance qu’ils ont été les témoins de la fidélité dans l’ouverture. Fidèles jusqu’à devoir se taire, pendant un temps, par obéissance. Si l’épreuve se dessinait à nouveau, aujourd’hui, la réponse est toujours dans la fidélité à l’ouverture.

 

Cette fidélité ouverte, nous pourrions la distinguer par trois caractères :

- son irradiation cordiale ;

- sa gratitude ;

* sa capacité de résistance.

 

Une fidélité reconnaissable à son irradiation cordiale !

La fidélité par devoir pur et dur est certes admirable mais peu contagieuse. La seule vrai fidélité qui peut nous convaincre est celle du cœur, celle qui, par son irradiation – voire sa forme d’humour ! – par sa chaleur communicative, sans raideur ni crispation volontariste, donne envie d’être fidèle plutôt que d’avoir l’air de faire la leçon. Elle exclut la rancune, la hargne, le règlement de comptes – tout en étant prompte à dire la vérité qui rend libre ! - , l’ambition d’une revanche et d’un nouveau pouvoir. Elle est chaleureuse. Elle est humble.

 

Une fidélité reconnaissable à sa gratitude !

L’ Eglise est un peu comme une personne aimée et aimante : elle ne nous aime pas comme nous voudrions être aimés ! Elle ne nous reconnaît pas comme nous aimerions être reconnus !  Et pourtant, même si elle peut devenir pour nous comme « une épine dans la chair », nous savons que nous lui devons tout depuis la grâce du Baptême, qui révèle un Amour Premier, initial, source de tout amour et plus fort que la mort.

 

Fidélité reconnaissable à sa capacité de résistance !

Résister au découragement, au désabusement, à l’ennui du répétitif, à la tentation de se désolidariser quand les portes se referment au lieu de s’ouvrir. La fidélité est toujours un attachement malgré.

Malgré son raidissement apparent, - encore que la dernière encyclique de Benoît XVI est un signe de fidélité à la pensée grecque et romaine sur l’amour et d’ouverture admirable, puisque Eros y est « baptisé » pour la première fois pontificalement ! - ; malgré sa peur parfois d’un monde qu’elle déclarerait trop corrompu et sous l’empire des puissances des ténèbres ; malgré ses irritations face aux critiques, malgré son pouvoir arbitraire, aimer l’Eglise jusqu’à la fidélité, c’est l’aimer aussi avec ses courages et ses palinodies, avec ses élans et malgré ses pesanteurs, avec ses appels à la liberté et aux repentances. La fidélité est au cœur de la patience.

 

Subsistance, persistance, consistance, résistance : ces quatre mots peuvent décrire, au milieu des humeurs et des soubresauts, le rocher de la fidélité.

 

                                                                                                                                     Père de La Morandais

 

 

 

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

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30 avril 2006

Chapelle de l’Agneau Vainqueur 3 ème

Chapelle de lAgneau Vainqueur                             3 ème dimanche de Pâques

« Rappelez-vous … »                                    Luc XXIV,35-48

« Rappelez vous les paroles que je vous ai dites quand jétais encore avec vous … »(Luc XXIV,44) Le même Luc, évangéliste, met cette parole dans la bouche des deux hommes mystérieux qui sadressent à Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques,  et à Salomé, dans le tombeau vide, « très tôt, le premier jour de la semaine » : « Rappelez vous comme Il vous a parlé étant encore en Galilée. »(Luc XXIV,6)

Ce qui, dans notre vie spirituelle, peut entretenir, à notre insu, le doute, la morosité, la tiédeur, voire la désespérance, cest loubli : nous laissons sestomper en nous la mémoire des grâces que Dieu nous donne. Nous laissons dépérir dans loubli les moments forts et heureux, dans lesquels lamour et la foi brûlaient en nous, pour nous morfondre dans lhorizon morne dun passage à vide, dune inappétence à la prière.

Si notre foi saffaiblit, cest la mémoire qui peut la provoquer et la raviver. La mémoire de lHistoire du peuple juif et celle de lEglise qui nous a enfanté à la vie de foi et à lespérance dune création nouvelle. La mémoire aussi de notre propre histoire personnelle, jalonnée par les dons du Baptême, de la réconciliation, à travers les épreuves des passions, de lEucharistie, et pour beaucoup de lalliance conjugale.

Lattiédissement, sil menace notre vie spirituelle alanguie, sévit tout autant sur nos amours humaines, tant il est vrai que lamour, la foi et lespérance sont trois vertus intensément corrélatives. Corrélation positive par le fait que, lune poussant lautre, chacune y gagne en ferveur ; ou corrélation négative, dans le cas dune passion humaine amoureuse dont lhypertrophie sensuelle assécherait lélan spirituel.

Létat amoureux ne porte pas toujours tant sen faut ! à la gratitude, ni vis-à-vis de la source de tout amour qui, dans la foi, se nomme Dieu, ni vis-à-vis de lentourage qui peut observer davantage une phase de repliement que de déploiement relationnel et altruiste. Eperdu de reconnaissance, lamoureux se jette-t-il aux pieds de son Dieu pour lui rendre grâces et merci ? La joyeuse certitude dêtre aimé et dengager lavenir le rend-il plus ouvert et plus accueillant à la solitude et à la  détresse des autres, moins favorisés ? Rien nest moins sûr.

Lamour humain, trop humain, peut rendre ingrat c'est-à-dire sans mémoire et sans reconnaissance des dons reçus. Faire mémoire, dans lamour et dans la foi, cest dabord prendre et reprendre conscience quaimer et être aimé est une grâce inouïe, car, selon la parole de saint Jean : « Celui qui demeure dans lamour, demeure en Dieu. » (Jn IV,16)

 Cest bel bien alors la prière qui peut nous aider à faire mémoire, c'est-à-dire à rendre présent et ardent ce qui risque de seffacer et de se refroidir. Cest parce que nous savons faire mémoire du temps où la foi fut vaillante en nous, où lamour nous a épanoui, que nous prenons le risque heureux de croire que ce temps là nest jamais perdu pour toujours. Cest parce que nous savons faire mémoire du temps où notre talent a été apprécié et reconnu que, dans un passage difficile de notre vie professionnelle, nous pouvons retrouver lénergie de croire à nouveau à notre avenir et de na pas désespérer de nous-mêmes. Ce peut être, dans un couple parfois ébranlé dans ses certitudes amoureuses ou dans ses fidélités, le rappel de tout ce qui sest construit et qui a porté du fruit, la mémoire des années heureuses et bénies, qui va aider à renouer lalliance éprouvée.

« Rappelez-vous, nous dit le Christ, chaque fois que nous doutons : « Rappelez vous que ma Parole a traversé les siècles des siècles pour venir jusquà vous, que mon Eglise vous rassemble encore, aujourdhui et demain. Dans chaque rassemblement dominical, parce que vous faites Corps Eucharistique, ensemble, je me rends Présent chaque fois, en vous rappelant : « faites ceci en mémoire de moi. »

                                                                                                        Père de La Morandais

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

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23 avril 2006

Signes et preuves Jean XX, 19-31

D

euxième dimanche de Pâques 23 avril 2006-04-22

Signes et preuves Jean XX,19-31

Si Thomas nous était présenté comme un « maître du soupçon », il faudrait se dire qu’il y a erreur de présentation. Thomas n’est pas l’image du doute mais celle de l’incrédulité, ce qui est beaucoup plus radical. Il a la chance de connaître directement les premiers témoins de la Résurrection et il récuse complètement leur témoignage. Les dires et les propos de ses compagnons ne sont que des signes et lui, il réclame des preuves !

L’incrédulité est le contraire même de l’acte de foi. Le doute, lui, n’est pas le contraire de croire. L’incrédulité s’obstine à réclamer des preuves en s’arc-boutant sur la seule et unique raison. La raison, livrée à sa seule quête des preuves, ne peut engendrer que le plus grand scepticisme, particulièrement sur le terrain religieux, ce qui faisait dire à Pascal : «  Les prophéties, les miracles mêmes et les prétendues preuves de notre religion ne sont pas de telle nature qu’on puisse dire qu’ils sont absolument convaincants. » (Pensées, XXIV,18)

Comment dépasser l’obstacle inévitable de l’incrédulité ?

Ecouter Dieu avec son cœur, répond Pascal : «  C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce qu’est la foi : Dieu sensible au cœur et non à la raison. » (Pensées XXIV,5)

La foi serait donc affaire de cœur plutôt que d’intelligence et de raison ? Les lumières viennent de Dieu par la voie du cœur : «  Je sais que Dieu a voulu qu’elles entrent du cœur dans l’esprit, et non pas de l’esprit dans le cœur, pour humilier cette superbe puissance du raisonnement qui prétend devoir être juge des choses que la volonté choisit … Et de là vient qu’au lieu qu’en parlant des choses humaines on dit qu’il faut les connaître avant que de les aimer, les saints au contraire disent qu’il faut les aimer pour les connaître, et qu’on entre dans la vérité que par l’amour. » (Esprit géométrique , III, p. 175)

Autrement dit, tandis que nous pensons trop souvent que la raison par la voie des preuves, peut nous conduire à la foi et que la foi sert de flambeau et de base à l’amour de Dieu, avec Pascal nous avons envie de vous dire que la raison, capable seulement de doutes et d’incertitude en matière religieuse, doit se taire devant la foi, et que pour atteindre à celle-ci, il faut d’abord passer par l’amour.

L’argumentation des « preuves » de Dieu nous servira tout juste à nous convaincre qu’il n’est pas irrationnel de croire, mais au-delà de la seule rationalité, seule l’inclination du cœur et de ses puissances affectives acceptera, non pas d’être contrainte par des preuves mais d’interpréter des signes comme un appel de Celui-là qui se révèle comme Personne divine, comme Langage (Logos) amoureux de l’Homme.

Dieu ne se fait pas connaître par la voie des preuves, car les preuves contraignent à l’assentiment : leur caractère irrécusable ne laisse aucune alternative ! Les signes, eux, - parce qu’ils demandent à être interprétés – ouvrent une distance, un espace : celui du refus, des doutes et des atermoiements, ou bien celui de l’acte de FOI. Dans la foi, comme dans l’amour, nous n’avons pas de preuves, mais que des signes.

L’amour ne se prouve pas, en ce sens qu’il ne peut contraindre, mais il se signifie, c'est-à-dire qu’il pose des jalons sensibles pour toucher le cœur et l’intelligence afin de les conduire, en toute liberté, à l’acquiescement. Les preuves sont de l’ordre de la nécessité. Les signes sont de l’ordre de la liberté.

Amour te foi ne dispensent pas pour autant du doute, de cette insuffisance de confiance, de cette limite intérieure qui tend à nous rétrécir sur nous-mêmes. Amour et foi demandent un dépassement quasi constant du doute et de l’incrédulité. Et comment dépasser le doute sinon dans cet acte patient, timide, humble et silencieux, de l’abandon de ses certitudes qu’est tout simplement la prière ?

***************

Père Alain Maillard de la Morandais

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Chapelle de l'Agneau de Dieu

3 Rue Paul Henri Grauwin

75012 Paris

18 avril 2006

comtes rendus opération Carême 2006

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Opération « Congo Brazza – Ecole spéciale »

Au 7 avril dernier le résultat était de 2 645 euros

Il faut donc ajouter pour conclure :

Dimanche 9 avril : vente des rameaux 170 euros - Enveloppes 511 euros

Jeudi saint 13 avril 284 euros

Vendredi saint 14 avril 231 euros

Dimanche de Pâques 156 euros

Soit un total de 2 645 euros + 1 352 euros = 3 997 euros

au nom de sœur Marguerite et des enfants de Brazza, MERCI !

15 avril 2006

télé

Samedi 15 avril à 18 heures, sur la chaîne 5/Arte, le Père de La Morandais est l’invité de l’émission « Bonjour, madame, bonjour monsieur » avec M. Pujadas, sur le thème de « L’Eglise et les medias ».

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