Chapelle de lAgneau
Chapelle de lAgneau
Vainqueur
dimanche 7 mai 2006
Fidélité à louverture
Jean X, 11-18
Limage du Bon Pasteur est celle
notamment de la fidélité
« Je connais mes brebis
personne ne les arrachera de ma main » -
et de louverture :
le Pasteur, quand cest nécessaire, laisse le troupeau dans lenclos et part,
tout le temps quil faut, à la recherche de la brebis perdue.
Pour certains, aujourdhui dans lEglise,
louverture au monde voulue par le Concile Vatican III, leur parait remise en
cause par ce quils jugent un repli frileux de lEglise sur sa propre identité.
Ici ou là, certains signes les inquiètent : compromis et concessions aux
traditionalistes, nominations dévêques
parfois arbitraires, rappels à lordre aux théologiens et aux
chercheurs. Alors que nous vivons du moins en Occident ! dans des
sociétés démocratiques qui exigent de plus en plus le débat public et le
dialogue, il était reproché à Rome, sous
Jean-Paul II , de se crisper sous un autoritarisme anachronique.
Ces tensions ne sont pas nouvelles
dans lHistoire de lEglise : dans sa longue tradition, - depuis les
affrontements de Pierre et de Paul, notamment au sujet de la circoncision !
lEglise a toujours connu le débat et la tension des contradictions internes.
Quelques uns parmi les meilleurs théologiens du Concile avaient été auparavant
condamnés au silence : cest dans lépreuve de lobéissance quils ont été
les témoins de la fidélité dans louverture.
Fidèles jusquà devoir se taire, pendant un temps, par obéissance. Si lépreuve
se dessinait à nouveau, aujourdhui, la réponse est toujours dans la fidélité à
louverture.
Cette fidélité ouverte, nous
pourrions la distinguer par trois caractères :
- son irradiation cordiale ;
- sa gratitude ;
* sa capacité de résistance.
Une fidélité reconnaissable à son
irradiation cordiale !
La fidélité par devoir pur et dur
est certes admirable mais peu contagieuse. La seule vrai fidélité qui peut nous
convaincre est celle du cur, celle qui, par son irradiation voire sa
forme dhumour ! par sa chaleur communicative, sans raideur ni
crispation volontariste, donne envie dêtre fidèle plutôt que davoir lair de
faire la leçon. Elle exclut la rancune, la hargne, le règlement de comptes
tout en étant prompte à dire la vérité qui rend libre ! -
, lambition dune revanche et dun nouveau pouvoir. Elle est
chaleureuse. Elle est humble.
Une fidélité reconnaissable à sa
gratitude !
L Eglise est un peu
comme une personne aimée et aimante : elle ne nous aime pas comme nous
voudrions être aimés ! Elle ne nous reconnaît pas comme nous aimerions être
reconnus ! Et pourtant, même si
elle peut devenir pour nous comme « une épine dans la chair », nous
savons que nous lui devons tout depuis la grâce du Baptême, qui révèle un Amour
Premier, initial, source de tout amour et plus fort que la mort.
Fidélité reconnaissable à sa
capacité de résistance !
Résister au découragement, au
désabusement, à lennui du répétitif, à la tentation de se désolidariser quand
les portes se referment au lieu de souvrir. La fidélité est toujours un
attachement malgré.
Malgré son raidissement apparent, -
encore que la dernière encyclique de Benoît XVI est un signe de fidélité à la
pensée grecque et romaine sur lamour et douverture admirable, puisque Eros y
est « baptisé » pour la première fois pontificalement ! - ;
malgré sa peur parfois dun monde quelle déclarerait trop corrompu et sous lempire
des puissances des ténèbres ; malgré ses irritations face aux critiques,
malgré son pouvoir arbitraire, aimer lEglise jusquà la fidélité, cest laimer
aussi avec ses courages et ses palinodies, avec ses élans et malgré ses
pesanteurs, avec ses appels à la liberté et aux repentances. La fidélité est au
cur de la patience.
Subsistance, persistance,
consistance, résistance : ces quatre mots peuvent décrire, au milieu des
humeurs et des soubresauts, le rocher de la fidélité.
Père de La Morandais
Père Alain Maillard de la Morandais
http://morandais.canalblog.com/
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