Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain de La Morandais
5 janvier 2006

L' eau et le vin

Une noce champêtre. L’alliance de Yahwe-Dieu et de son peuple est toujours figurée par une image nuptiale. Le vin s’en vint à manquer ...

Que boire ? Il y a de l’eau. La puissance du Messie, accomplissant pour la première fois un signe public, la transforme.

Trois temps : le manque de vin ; la présence de l’eau et la transmutation.

Trois symboles : le vin, l’eau et un autre vin.

Le vin. La Palestine était un pays de vignobles, et le vin y avait une grande importance au double point de vue alimentaire et commercial. Au moins sept mots désignent le précieux liquide, selon son état et sa qualité.

Le vin est considéré comme un don de Dieu. Isaac souhaite à Jacob que Dieu lui donne l’abondance du froment et du vin (Genèse XXVII, 28). Dieu donne à son peuple le  « sang de la grappe, le vin généreux » (Deutéronome XXXII, 14); pour le juste, la cuve déborde de vin nouveau (Proverbes III, 10) , mais il n’y aura plus de vin pour Israël infidèle. (Deutéronome XXVIII, 39)

Des premières expériences éthyliques de Noé au vin que boit Jésus, il y a des siècles d’expérience dans la vinification. Ils apprirent ainsi à laisser vieillir le vin pour le rendre meilleur.

« Vin nouveau, ami nouveau : qu’il vieillisse et tu le boiras pour ton plaisir. » (Ecclesiaste IX, 15) Et Luc le rappelle : « Personne, après avoir bu du vin vieux, n’en veut du nouveau. On se dit, en effet, : « c’est le vieux qui est bon »(Luc V, 39)

Dans l’Ancien Testament, le vin symbolise tout ce que la vie peut avoir d’agréable, surtout l’amitié, l’amour humain, et toute la joie qu’on prend sur la terre. Pour annoncer les grands châtiments à son peuple qui l’offense, Dieu parle de privation de vin (Amos V, 11; Michée, VI, 15;Sophonie I, 13;Deutéronome XXVIII, 39). Par contre, la félicité promise par Dieu à ses fidèles est souvent exprimée sous la forme d’une grande abondance de vin : ainsi dans les oracles de consolation d’Amos, Osée, Jérémie, Joël, Isaïe et Zacharie. C’est le vin de l’ancienne Alliance.

Dans le Nouveau Testament, le Vin nouveau, c’est à dire un vin inconnu, le vin de la Nouvelle Alliance est le symbole des temps messianiques : Jésus, en effet déclare que l’Alliance Nouvelle instituée en sa personne est un vin neuf qui fait craquer les vieilles outres.(Mt. IX,17)

L’eau. Elle est non seulement ici le symbole de la vie quotidienne, ordinaire et nécessaire comme l’air qu’on respire, mais de ce qui purifie et ce n’est pas pour rien que l’évangéliste souligne que les jarres sont celles destinées aux eaux rituelles de purification : c’est une eau lustrale !

Dans le récit des noces de Cana, le premier vin bu et achevé est le vin de l’Ancienne Alliance. Avec l’arrivée de Jésus-Messie, qui se révèle par un signe de puissance pour la première fois, c’est l’inauguration publique du temps messianique : l’ancien vin se tarit.

Que reste-t-il ? De l’eau, pure et belle, appelée à purifier, donc à être déja plus que de l’eau simple pour usage ordinaire : elle est le symbole de notre nature humaine créée, appelée à être purifiée et même recréée ; dont la vocation est d’être transformée, de passer de l’ordre naturel à l’ordre sur-naturel.

Dieu a besoin de cette eau, comme la créature nouvelle, sanctifiée par la grâce, enivrée par l’amour divin, ce qui suppose une bonne et belle nature au départ. La puissance du signe divin ne va pas s’accomplir à partir de rien : c’est une re-création et non un acte créateur dans le sens originel du terme.

L’Ancienne Alliance a créé la nature humaine.

La Nouvelle Alliance instaure une nouvelle création qui trouvera son achèvement au-delà de l’Epreuve du dernier manque, celui du passage de mort.

Dans l’acte de transformation de l’eau en vin, offrant le vin de l’Alliance Nouvelle, le Christ annonce son propre passage par la mort. « Mon heure », chez saint Jean, signifie l’heure de la mort du Christ : « Je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu’au jour où je boirai avec vous le vin neuf dans le Royaume de mon Père. »(Mt.XXVI, 29)

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Faudra pas s'étonner si l'abbé Cormary se fait vamper par la Contessa…
L
Piquante, l'allusion à l'abbé Mugnier ? Après tout je préfère que vous le preniez comme ça…
C
Bonjour Contessa, voici l'adresse du blog de l'abbé Cormary :<br /> <br /> http://ichtus.over-blog.com<br /> <br /> Sinon il vous suffit de taper "Xavier Cormary" dans la barre d'adresses Google. La fameuse litanie des Saints se trouve vers le milieu de la page d'accueil.<br /> <br /> Amitiés
C
Génial, merci Céline pour ce morceau choisi!<br /> <br /> quelle est l'adresse du blog de l'abbé Xavier Cormary?
C
Pour répondre à la question de Lapinos, il existe un autre blog tenu par un prêtre : l'abbé Xavier Cormary. Peut-être le connaissez-vous mon Père ? On y trouve une litanie des Saints assez particulière, morceaux choisis :<br /> <br /> Saint-Siège, installez-nous<br /> Sainte-Claire, illuminez-nous<br /> Saint-Cloud, fixez-nous<br /> Sainte Barbe, rasez-nous<br /> Syndicats, défendez-nous...
Alain de La Morandais
Publicité
Alain de La Morandais
Derniers commentaires
Archives
Publicité